Les 3 pilliers de la Low-Tech - Accessible, Durable, Utile - font appel à des mises en place très différentes. En effet, la manère d'arriver à faire le moins de concessions possible sur l'un des pilliers requiert une toute autre approche que les deux autres.
L'accessibilité, tout d'abord. C'est une notion importante, puisque c'est elle qui permet de s'affranchir du mur technologique, tel qu'on peut le trouver dans les high-tech; d'ailleurs, pour celles-ci, l'accessibilité technologique est troquée avec la facilité d'utilisation, et amenant à tirer vers elle l'utilité en créant de nouveaux usages. On appelle ça le "design-thinking", l' "user experiment", l' "UX" ou tout autre terme anglophone servant à traduire la facilité d'utilisation d'une technologie. Bref, dans les low-tech, l'accessibilité est une notion à part entière, et regroupe à la fois la facilité d'utilisation, mais aussi celle de conception, contrairement aux high-tech où tout est déjà pensé et conçu pour vous. Or la conception amène obligatoirement la nécessité de comprendre certaines choses:
Ce qui n'est pas le cas de l'utilité ou de la durabilité. En effet, et même si l'utilité dépend des besoins humains, ces besoins sont en réalité les mêmes pour tous les humains d'une région, d'un pays ou du monde, et seul le moyen de parvenir à combler ce besoin changera. De même, la durabilité est un problème de conception, et donc de l'expert créant ou améliorant une technologie. La durabilité a cependant la particularité d'englober un pan entier d'ingénierie et de réflexions : tout d'abord, de manière évidente, le fait que l'objet technologique dure dans le temps, soit robuste, ne réponde pas à l'obsolescence programmée; mais aussi, et de manière plus subtile, le fait que l'objet doive répondre à des objetifs de sobriété énergétique, d'efficacité, de faible empreinte environnementale (pollution, gaz à effet de serre, etc.). C'est le travail de toute personne effectuant de la recherche low-tech.
L'utilité est, à mon sens, le seul pillier qui nécessite beaucoup de travail aujourd'hui, mais qui sera relégué comme une évidence dans les prochaines années ou décénies. En effet, l'utilité questionne nos besoins, et avec l'avènement des high-tech, le désir, l'apparence, le superflu, ont succédé aux besoins (sans pour autant que les besoins soient comblés ceci dit). La low-tech revenant à des principes de base et mettant en exergue la simplicité et la prise en main des objets que l'on utilise, le superflu sera de plu en plus mi de côté, et nos besoins de mieux en mieux compris et mis en valeur, ainsi l'utilité technologique deviendra un sens commun.
Il y aurait sûrement d'autres choses à dire concernant les facteurs humains des pilliers de la low-tech; mais ce petit billet n'est pas là pour être exhaustif, juste rappeler des évidences qui pourraient être oubliées dans la fièvre de la découverte des possibilités qu'offre les low-tech. Pour résumer, ne l'oublions pas, les low-tech diffèrent des high-tech en ce point particulier : elles sont humaines.